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Prairie et brume en Ukraine. Source : Wikimedia.Prairie et brume en Ukraine. (Source : Wikimedia.) 

Les chercheurs et médias alternatifs réalisent, à l’égard des discours dominants, un important travail critique et complémentaire, notamment par rapport à la guerre en Ukraine. Mais parviennent-ils à des approches vraiment globales ? Et échappent-ils à toute propagande ? Des découvertes récentes m’ont mené à la conviction que des faits essentiels semblent échapper à la plupart d’entre eux, y compris aux meilleurs. (Cette critique s’applique aussi aux deux derniers textes publiés, sur ce site, par l’auteur de ces lignes[1]).

L’approche qui suit (et plusieurs qui lui succéderont) veut contribuer à compenser ces manques. Dans ce sens, nous serons tout spécialement attentifs à la question des sources et de leur fiabilité.

Tout en introduisant d’abord les différentes approches concernées, cet article présente aussi, dans un deuxième temps, un coup d’œil global sur une dimension importante de la situation dont il s’agit : l’historique des relations entre les deux principales communautés linguistiques d’Ukraine. Ou du moins, une part de cet historique, qui complète les approches des deux derniers articles.

La dimension communautaire est bien sûr totalement intriquée avec les facteurs politiques, économiques et sociaux, qui jouent naturellement des rôles essentiels. Mais comme nous allons le voir, la dimension en question ne peut être laissée de côté.

Remarques introductives et essentielles

Les réflexions développées ici ne découlent pas du tout du préjugé que, dans tout conflit, forcément, les divers camps concernés auraient chacun une part de responsabilité à peu près équivalente. On rencontre souvent cette idée stéréotypée qui, bien qu’elle se vérifie très régulièrement, peut bien sûr ne pas du tout s’appliquer, dans un cas donné.

Par ailleurs, celui qui écrit ces lignes a longtemps été (et reste en partie) un avocat passionné de ceux qui résistent à l’impérialisme occidental. Et il reste également convaincu des responsabilités extrêmement lourdes de cet impérialisme, dans le conflit concerné comme dans tant d’autres.

Notons aussi que même si cet article s’adresse notamment aux habitués des médias alternatifs défendant le côté russe et russophone, il peut aussi être tout à fait intéressant pour les habitués des médias classiques ; en effet, il peut leur montrer que les critiques de l’impérialisme occidental ne sont pas forcément totalement partiaux, et qu’il pourrait être intéressant de les écouter également. 

Cages de fer invisibles

Pour une très grande part d’entre nous au moins, dépasser les unilatéralités est beaucoup plus difficile qu’on pourrait se l’imaginer. Comme évoqué, ces unilatéralités se retrouvent chez les meilleurs analystes des domaines concernés. Par exemple, par rapport à l’Ouest, Noam Chomsky ou Daniele Ganser, et, par rapport à l’Est, Nicolas Werth ou, dans une certaine mesure, Masha Gessen. Chacun de ces chercheurs se centre sur les critiques d’une des puissances ou d’un des ensembles de puissances concernés. Certains, comme Ganser, disent qu’il va de soi que « l’autre côté » est très problématique lui aussi ; mais, le plus souvent, ils le font sans développer davantage, de sorte que de telles déclarations n’ont pas vraiment de poids[2].

Ces faiblesses ont le plus souvent cette conséquence : les approches contredisant ou complétant celles qui correspondent à nos inclinaisons nous paraissent très unilatérales ; et ainsi, nous nous limitons le plus souvent aux sources qui rejoignent à peu près nos propres points de vue. De ce fait, une très grande partie des gens ignore une part essentielle des choses ; ce qui induit notamment une polarisation et, bien souvent, une impossibilité ou presque de débattre.

Une des causes de ce phénomène est sans doute la tendance de beaucoup d’entre nous à avoir une sympathie pour ceux qui s’opposent à ce qui nous révolte le plus, à espérer que cette opposition puisse être une certaine alternative, une force qui mérite le soutien.

Quoiqu’il en soit, si l’on parvient à surmonter les influences ou les obstacles concernés, c’est tout un monde nouveau, toute une constellation de données nouvelles qui peut alors s’ouvrir à nous. Concernant l’Ukraine et les données manquant dans de nombreux médias alternatifs, cette façon de présenter les choses peut sans doute être risible, pour ceux qui connaissent depuis longtemps les données concernées. En effet, ces données sont décrites en long et en large, dans des analyses actuelles comme anciennes, accessibles partout. Cependant, parmi ceux qui réagiraient ainsi, beaucoup devraient se demander s’ils ne sont pas, justement, dans la situation où était auparavant celui qui vient de faire ces découvertes ; mais dans leur cas, par rapport aux données opposées ou complémentaires, donc celles qui font apparaître les énormes responsabilités occidentales, dans les événements en Ukraine. Ces données-là, elles aussi, sont accessibles un peu partout, pour peu qu’on soit attentifs aux médias ou chercheurs alternatifs surtout. Mais beaucoup vivent sans rien en savoir ou presque.

Il y a sans aucun doute diverses voies pour favoriser un dépassement des unilatéralités dont il s’agit. Me concernant en tout cas, et vis-à-vis des événements en Ukraine notamment, c’est suite à la lecture d’une approche qualifiable d’anthroposophique que je pense être parvenu à un tel dépassement, dans une certaine mesure. C’est par la suite seulement que je viendrai à cette approche, notamment pour éviter que le lecteur puisse, dès le début, être influencé par d’éventuelles opinions à propos de l’auteur dont il s’agit. Dans ce texte et les suivants, je me limiterai à présenter les données découvertes.

Sources, crédibilité, probabilités

Concernant les données évoquées, la première question est bien sûr celle de leur fiabilité, la question de savoir si elles correspondent à des faits. On ne peut sans doute parler que de probabilités, en particulier concernant les événements liés à des intérêts très puissants, avec tout ce que cela implique comme propagande et risque de falsifications, des deux côtés ; la question est donc de savoir quels sont les faits les plus probables, les sources les plus vraisemblablement qualitatives. Nous aborderons cette question de différentes façons, mais pour cette fois, nous partirons d’une démarche bien déterminée. Celle-ci consistera à nous pencher – avant d’en venir à une part de l’histoire ukrainienne – sur une histoire qui, elle, n’est globalement pas controversée, ou l’est en tout cas beaucoup moins. Nous allons voir que cette démarche fera apparaître comme très vraisemblables – et même très probables – les données qui seront présentées ensuite, à propos d’une part de l’historique des difficultés et conflits en Ukraine. (En outre, concernant les habitants de Belgique, l’histoire sur laquelle nous allons nous pencher est très proche de nous, et nous pouvons aisément trouver de nombreux témoins de ses dernières phases – voir faire partie de tels témoins. Observation qui vaut pour de nombreuses régions où ont longtemps cohabité différentes communautés linguistiques.)

Auparavant, rappelons que, comme évoqué, on ne peut se limiter aux dimensions linguistiques ou ethnolinguistiques. Concernant l’Ukraine, et au sujet de ce qui a souvent été perçu comme opposition entre Russes et Ukrainiens, ou russophones et ukrainophones, Nicolas Werth souligne que, selon lui, il s’agissait d’abord d’une opposition entre État et paysannerie ; ou, dans le même sens, entre milieux urbains et milieux ruraux[3]. Cette réflexion est valable à bien des égards par rapport à l’histoire belge aussi. Mais en même temps, les divisions sociales concernées se recoupent avec celles des langues ; on ne peut donc pas non plus ignorer cette dimension linguistique et ses suites psychologiques (ce qui va aisément apparaître dans ce qui suit).

Éclairages de l’histoire récente en Belgique

Jusqu’au milieu du 20e siècle à peu près, le français était en Belgique la langue favorisant prestige et ascension sociale, tandis que le néerlandais était bien souvent vu comme inférieur et associé à la rusticité[4]. (Ce qui concernait aussi le wallon et le picard notamment[5] ; mais ces langues étant d’origine latine principalement, la situation des néerlandophones – ainsi que des locuteurs du limbourgeois – était encore plus difficile sans doute).

L’exemple de la situation dans l’armée est particulièrement choquant. Jusque durant la Première Guerre mondiale et au-delà encore, les officiers étaient francophones, les soldats néerlandophones – ou encore wallophones, locuteurs du picard, etc. Les soldats néerlandophones recevaient régulièrement des insultes faisant référence à leur appartenance communautaire (p. ex. « cochon flamand », « boche », etc.). De plus, les officiers avaient tendance à donner les ordres en français seulement, d’où toutes sortes de dangereux malentendus possibles. Les journaux qui dénonçaient ces situations s’exposaient à une interdiction de publication. Etc., etc.[6]

Et en remontant dans le passé, on arrive à des choses bien pires encore : une des périodes les plus graves fut celle de la fin du 18e siècle, où le pouvoir français de Napoléon 1er imposa une francisation massive des Flamands, qui suscita des révoltes. Celles-ci furent réprimées dans le sang, des villages entiers furent massacrés[7].

Me concernant, ayant vécu 15 ans dans une commune où le néerlandais (comme langue maternelle) était encore très présent à l’époque (Berchem-Ste Agathe), j’ai connu personnellement des néerlandophones ayant subi le mépris de francophones ou de néerlandophones francisés, qui se moquaient d’eux quand ils parlaient leur langue et les considéraient comme des ruraux mal dégrossis. En outre, transmis par les parents ou grands-parents, le souvenir de la situation des néerlandophones dans l’armée était toujours très vivant.

Si de telles politiques et attitudes ont existé en Belgique et en France notamment, il n’y a sans doute aucune raison que des équivalents n’aient pas pu se produire en Ukraine, où l’historique est très proche : langue ukrainienne longtemps associée à la ruralité, langue russe longtemps associée aux possibilités d’ascension sociale.

Pour toutes ces raisons, les données qui vont suivre bientôt, au sujet de l’Ukraine, méritent certainement d’être prises très au sérieux. Et me concernant, ayant été longtemps centré sur les responsabilités occidentales et ouest-ukrainiennes, dans le conflit actuel, ces données font partie de découvertes extrêmement interpellantes évoquées plus haut.

Références sur la dimension ethnolinguistique

Avant d’en venir aux données en question, penchons-nous sur leur source principale : il s’agit du site géré par le linguiste et sociolinguiste Jacques Leclerc, professeur à l’université de Laval[8]. Ce chercheur n’a certes pas que des qualités ; en particulier, il ignore parfois totalement certains facteurs internationaux déterminants (en particulier le rôle de l’impérialisme étasunien). Par contre, concernant les rapports intercommunautaires au sein des pays abordés, il développe des approches fondées et nuancées, notamment par rapport à l’Ukraine. Concernant ce pays, il défend le bilinguisme dans les régions sensibles, ainsi qu’une solution fédérale. Il traite également des politiques d’ukrainisation ayant suscité la révolte d’une partie des Russes et russophones. Par exemple, au sujet de certaines lois promulguées en Ukraine après 2014, il écrit : « On peut comprendre que la promulgation de ces lois (…) par le président Petro Porochenko ait pu provoquer la colère de la Russie[9] ».

Un autre défaut de J. Leclerc est que, à l’égard d’une partie des données qu’il présente, il semble faire partie des experts se pensant dispensés d’indiquer leurs sources. Il les indique cependant de manière très complète concernant les aspects législatifs liés aux communautés (par exemple en ce qui concerne justement les lois linguistiques promulguées dernièrement en Ukraine)[10]. Par ailleurs, les données qu’il présente rejoignent tout à fait celles d’une spécialiste des langues et cultures ukranienne et russe, Natalya Shevchenko, qui, elle, indique de nombreuses sources, est professeure dans plusieurs universités[11] et paraît particulièrement prudente et nuancée[12]. Mais les approches de J. Leclerc méritent le détour, en ce qu’elles abordent des détails importants qu’on ne trouve pas facilement ailleurs, semble-t-il.

Un passé qu’on ne peut ignorer

Venons-en donc à l’historique évoqué. Nous partirons de la période des tsars. Au sujet de celle-ci, certains la considéreront comme trop éloignée pour qu’il vaille la peine de la prendre en compte. Mais vu la gravité des données concernées, il paraît évident qu’elles ont dû marquer pour longtemps ce qu’on nomme la mémoire collective.

Selon J. Leclerc : « Contrairement à l'Ukraine occidentale, l'Est et le Sud subirent la russification des tsars. Durant deux siècles d'occupation, les décrets (les oukases) se succédèrent pour limiter, voire interdire l'usage de la langue ukrainienne. (...) Afin de favoriser le processus de russification, les autorités russes incitèrent un grand nombre de leurs ressortissants à s'installer dans l'Est de l'Ukraine, notamment pour exploiter ce territoire riche en charbon et en mines de fer (...) Sous le tsar Alexandre Ier, l'enseignement en ukrainien dans les écoles avait déjà été interdit dès 1804, ce qui avait entraîné une dégradation considérable de la culture ukrainienne. (...) Si la politique réformiste d'Alexandre II (de 1855 à 1881) avait pour objectif l'alphabétisation des campagnes, elle excluait les Ukrainiens, sauf s'ils étaient totalement russifiés (...) De fait, à la fin du XIXe siècle, ceux-ci formaient une classe sociale essentiellement rurale, l'ukrainien étant considéré comme la langue de ruraux incultes (...) La politique linguistique impérialiste d'Alexandre II s'intensifia lorsque plusieurs décrets furent publiés pour interdire l'usage de la langue ukrainienne (...) La circulaire Valuev du 18 juillet 1863 constituait un décret du ministre des Affaires intérieures de l'Empire russe (…) par lequel une grande partie des publications en langue ukrainienne était interdite (...) Le tsar Alexandre III (de 1881 à 1894) poursuivit la politique de russification de ses prédécesseurs, mais en y ajoutant (...) l'interdiction de choisir un nom de baptême en ukrainien pour tout nouveau-né. » 

Venons à présent à la période soviétique : « Lénine soutenait que, pour affirmer le pouvoir soviétique en Ukraine, il fallait faire des concessions sur la question nationale. La langue ukrainienne fut donc proclamée langue officielle de l’Ukraine (...) [Mais sous Staline sera développée] une politique d’assimilation linguistique (...) La répression commença à s’exercer contre les Ukrainiens et les membres des minorités nationales, notamment les Polonais. Dès 1933, des politiques d'épuration furent engagées (…) Toutes les concessions linguistiques et culturelles accordées aux nationalités non russes furent réduites à néant (…). L’attaque des bolcheviks toucha évidemment l’Académie ukrainienne des sciences, dont presque tous les membres furent poursuivis et liquidés. On leur reprocha une atteinte aux droits des minorités nationales, notamment ceux des russophones. La plupart des recherches linguistiques qui avaient été effectuées au cours des années 1920 furent décrétées "nationalistes" et orientées vers le détachement de l’ukrainien de la langue du "frère russe". Toutes les éditions scientifiques de l’Institut de la langue ukrainienne et de l’Institut des recherches linguistiques furent qualifiées de "fascistes" et détruites. (...) Des Ukrainiens, des Polonais et plusieurs membres des autres minorités ethniques furent déportés. En même temps, Staline fit venir en Ukraine un très grand nombre d'immigrants russophones issus de toutes les régions de l'URSS dans le but de favoriser l'industrialisation de l'Est du pays afin d'exploiter les mines de charbon et de fer. »

Après Staline, Khrouchtchev esquissa une politique plus tolérante, mais cela changea rapidement : « Dès la fin des années 1950, le "dégel" avait déjà pris fin, alors que s'amorçait une politique des nationalités moins libérale : l'assimilation des nationalités non russes au peuple russe et à sa langue. (...) Au cours des deux décennies suivantes, la politique de russification se radicalisa, notamment dans l'enseignement, ce qui affermit encore davantage la position du russe en Ukraine. Le russe dominait dans tous les domaines, qu'il s'agisse de l'école, de l'université, de la recherche scientifique, de la culture, de l'administration publique, de l'économie, des médias, des relations extérieures, etc. »

À partir de 1978, les citoyens ukrainiens notamment bénéficièrent de protections constitutionnelles, mais « durent dans la pratique composer avec la prééminence du russe sur leur territoire. » La situation ne changea vraiment que lors de l’accession à l’indépendance, en 1991. Mais même après cette date, « l’ukrainien n’aura pas, partout sur le territoire de l’Ukraine, le statut réel auquel il aurait droit, notamment dans les oblasts du Sud et de l'Est ».[13]

Tout cela ne doit bien sûr pas faire oublier les exactions et responsabilités ukrainiennes et occidentales. Mais les données qui précèdent montrent sans doute déjà à quel point il est essentiel de ne pas se limiter à ces responsabilités-là ; d'autant plus du fait du rapport de force qui, au long de l'histoire, a existé entre Russie et Ukraine ; rapport qui entraîne que les victimes ont été le plus souvent d'un côté plutôt que de l'autre.

Ces approches seront complétées par les articles qui suivront bientôt.

 

[1] Voir notamment : Ukraine, Russie, OTAN :  prendre de la hauteur (1/2) - Tri-articulation  et Ukraine, Russie, OTAN : prendre de la hauteur (2/2) - Tri-articulation 

[2] Voir p. ex. Ganser, D., Les guerres illégales de l’OTAN, Demi-Lune, 2017. Le livre est très pertinent et passionnant, concernant les critiques de l’Ouest, et a en outre la qualité (fait rare pour ce type de livre) de comprendre un chapitre sur une guerre menée par une puissance non-occidentale – la guerre soviéto-afghane. Mais cela ne fait qu’un chapitre sur plus d’une quinzaine.

[3] La famine : un fléau ou une arme ? Dialogue entre C. Gousseff & N. Werth – Mémoires en jeu (memoires-en-jeu.com)

[4] La question linguistique en Belgique dans une perspective historique | Cairn.info

[5] Belgique: histoire et conséquences linguistiques (ulaval.ca)

[6] Ibid.

[7] Ibid.

[8] L'aménagement linguistique dans le monde: page d'accueil (ulaval.ca)

[9] Ukraine: données historiques (ulaval.ca)

[10] Voir notamment : Ukraine: Loi sur la langue de 2019 (ulaval.ca)

[11] Natalya SHEVCHENKO | Inalco

[12] L’histoire du bilinguisme en Ukraine et son rôle dans la crise politique d’aujourd’hui | Cairn.info

[13] Pour tous les extraits précédents : Ukraine: données historiques (ulaval.ca)

 

 

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